« Le Grand Chemin »

 

Depuis le XIIème siècle, l'Europe est traversée par un vaste réseau de chemins conduisant à Compostelle, à la Tombe de l'apôtre Saint Jacques. Partant des quatre coins de l'Europe, depuis le nord de la Grande Bretagne, de Russie, d'Allemagne ou d'Italie, ils dessinent un gigantesque sablier qui converge vers la Galice.

 

En fait, les Chemins de Saint Jacques mènent le pèlerin de relique en relique. Il est surprenant de constater combien ce phénomène populaire était inexorable, alors que l'Eglise elle-même tentait de s'élever contre les abus commis autour du culte de ces mêmes reliques !

 

Pour l'Europe médiévale, la « Voie des Etoiles » ne fut pas seulement chemin de pénitence et de progression spirituelle, mais aussi un très important vecteur de développement culturel et économique.

 

Les Chemins de Saint Jacques étaient aussi les chemins de la connaissance.

 

Le défrichement et la mise en valeur de régions entières par les abbayes, la multiplication des hospices, des auberges et des bastides, l'Art Roman, la sécurité des personnes et des biens sur les routes, la vulgarisation de l’enseignement de l’Université de Cordoue, tous ces éléments de progrès sont, directement ou indirectement, imputables au phénomène des pèlerinages ! Sur ces sentiers, devenus avec le temps des routes sécurisées, ont cheminé d’anonymes porteurs de formidables connaissances.

 

Sans rien renier de sa dimension spirituelle, l’approche novatrice du Grand Chemin traite le pèlerinage à travers une dimension « laïcisée » ; ceci lui permet de concerner le plus grand nombre de visiteurs.

 

Aujourd'hui, après trois siècles de quasi-oubli, les Chemins sont redevenus un indéniable phénomène social.

 

Tous ceux, croyants ou non croyants,

qui s'engagent aujourd'hui sur les pas des « jacquets »,

sont le témoignage vivant de cette renaissance.



 

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